Éduquer et former pour un monde en transition écologique

Changer d’approche

Construire un système d’éducation et de formation pour un monde en transition écologique suppose de faire évoluer les cursus en passant d’une organisation des enseignements en disciplines juxtaposées à une approche curriculaire des savoirs et prendre en compte les compétences pour vivre, ou Life skills.

Cette approche curriculaire facilite l’ancrage de nos actions d’éducation et de formation dans les territoires.

Cet ancrage rend ainsi perceptibles les interdépendances entre les différentes échelles territoriales, du local au global.

La recherche et l’innovation doivent apporter leur contribution à l’appropriation des enjeux de la transition écologique dans les divers territoires.

La qualité des espaces et des lieux de formation ne peut être pensée que de manière systémique en prenant en compte son impact sur l’enjeu du climat scolaire. Il s’agit, pour tous ces sujets, d’impulser une démarche de coopération. L’approche par la co-construction et le partage des responsabilités constituent une réelle opportunité pour cette nécessaire transformation des conditions d’apprentissage.

Le changement climatique (canicules…) impose de repenser le temps scolaire en lien avec la réalité de chaque territoire.

Se donner les moyens de faire face à l’urgence climatique et l’urgence écologique

Il est essentiel d’affirmer l’état d’urgence climatique et environnemental.

Valoriser des projets d’établissements intégrant les enjeux climatiques et écologiques

Il faut favoriser et valoriser l’émergence de projets d’établissements intégrant une prise de conscience collective de l’urgence climatique et de la démarche de sobriété. Il faut en effet permettre une participation concrète de tou·te·s les acteur·trice·s d’un établissement à la réalisation de l’objectif affiché et doter le projet d’établissement d’un axe Éducation au développement durable (EDD) avec des déclinaisons opérationnelles.

Renforcer les partenariats avec associations d’éducation populaire

L’éducation populaire joue un rôle primordial dans l’appropriation des enjeux écologiques auprès du grand public. Le système éducatif doit renforcer les partenariats avec les associations d’éducation populaire dans chaque territoire.

Dans cette perspective, l’expérience et les pratiques de l’enseignement agricole public dans les domaines associatifs et environnementaux peuvent inspirer l’ensemble du système éducatif.

Donner à la Recherche les moyens d’inventer le monde de demain…

Face au changement climatique, il faut que la recherche dispose des financements nécessaires pour pouvoir inventer le monde de demain et répondre aux défis qui sont devant nous. Au-delà de la question environnementale, se posent aussi des questions sociétales et sociales. Ainsi, c’est une conception ouverte et coopérative de la science qui est nécessaire.

… et d’éclairer les citoyen·ne·s comme les décideur·se·s

Dans un contexte où cette perspective est remise en cause, il faut à la fois des compétences transdisciplinaires, pour appréhender la globalité des problèmes, et des collaborations ainsi que des partages de données, pour répondre collectivement plus rapidement aux enjeux.

Enfin, la recherche scientifique doit être en capacité d’informer et d’éclairer les citoyen·ne·s comme les décideur·se·s, pour que l’ensemble des alternatives soient débattues, et que les choix soient faits collectivement en connaissance de cause.

Toutes les pratiques en cours au sein de l’Éducation nationale ayant un impact carbone ou énergétique, notamment en matière de numérique (stockage de données, usage de streaming…) doivent être peu à peu évaluées, et comparées à des alternatives afin de déboucher vers des pratiques de transition.

Enjeux écologiques, enjeux scolaires et universitaires, enjeux sociaux

Pour emporter l’adhésion de tou·te·s, il est nécessaire de développer des processus qui allient prise en compte des besoins de chacun·e (en particulier ceux des plus fragiles) et intérêt général, dans l’éducation, l’orientation et la formation tout au long de la vie. C’est ainsi qu’il sera possible de conjuguer transition écologique et justice sociale.
Les compétences liées au savoir-être constituent donc des enjeux essentiels de toute formation.

En finir avec l’élitisme social et la notion trompeuse de « mérite »…

L’école et l’enseignement supérieur français cultivent des codes que seul·e·s les plus favorisé·e·s maitrisent. Trois fois plus d’enfants de cadres que d’ouvrier·e·s poursuivent leurs études dans le supérieur alors qu’on compte deux fois moins de cadres que d’ouvrier·e·s. Il s’agit d’en finir avec l’élitisme social et la notion trompeuse de « mérite » pour passer à un système qui s’attache à ne perdre personne en route et qui permettent à chacun·e de trouver sa place.

… pour passer à un système qui s’attache à ne perdre personne en route

C’est pourquoi il convient d’aller vers les publics les plus éloignés de l’école et de l’enseignement supérieur pour les accompagner dans toutes les démarches y compris dématérialisées telles que l’orientation, l’accès aux aides sociales, les bourses d’études et l’accès à la culture.

Donner toute sa place à l’engagement écologique des élèves

Il faut donner toute sa place à l’engagement écologique des élèves, notamment en siégeant dans les instances démocratiques. Il·elle·s sont en mesure d’impulser et de développer des projets en lien avec le territoire de l’établissement. C’est ainsi qu’il sera possible de sortir de la logique du geste individuel pour développer des dynamiques collectives.

Le Sgen-CFDT s’engage pleinement depuis son lancement dans le Pacte du pouvoir de vivre, en initiant des actions dans des villes, des départements ou encore des régions pour faire vivre le Pacte au plus près des réalités locales.