Éduquer et former dans une société numérique

Une société où les savoirs semblent disponibles à tout moment, et à portée de clic, n’est pas pour autant une société de la connaissance partagée.

Consulter n’est pas comprendre ; accéder à un contenu n’est pas le maitriser. À l’heure où les outils numériques s’immiscent dans tous les domaines de nos vies, l’enjeu est triple : maitriser des technologies à notre disposition, assurer une transition éducative pour avoir la possibilité d’aborder les apprentissages avec et par les outils numériques et garantir la prévention vis-à-vis des usages notamment chez les jeunes.

Construire une société des communs suppose de donner des méthodes pour discriminer les contenus mais aussi en élaborer et les partager.

Une école et un enseignement supérieur inclusifs et adaptés aux enjeux du XXIe siècle.

Des conditions favorables qui restent encore à construire…

Augmenter les moyens matériels et humains

Pour le Sgen-CFDT, les conditions éducatives et pédagogiques favorables à la politique d’inclusion sont encore à construire, cela exige des moyens humains et financiers.

Développer des approches pédagogiques et des collaborations nouvelles 

Pour l’école et l’enseignement supérieur, cela implique à la fois la mise en place de nouvelles approches pédagogiques, la réflexion individuelle et collective sur les modalités d’apprentissage, la mise en pratique des valeurs de solidarité et de respect de la différence, l’ouverture au travail en équipe, avec les partenaires et à la collaboration avec les familles.

Le principe d’une communauté de savoirs entre élèves, étudiant·e·s et personnels de la communauté apprenante est rendu possible par les outils numériques.

Déployer des outils numériques appropriés

Pour favoriser et faciliter la mise en œuvre de l’école inclusive, le déploiement d’outils numériques appropriés est indispensable. Cela suppose un engagement de l’État et des collectivités territoriales. Au préalable, une réflexion de fond est nécessaire sur les conditions de mise en œuvre.

À cela il faut ajouter :

  • d’une part, une formation régulière à une maitrise raisonnée des outils d’un point de vue technique et technologique, de santé, d’éthique, de développement durable, de gestion des données ;
  • d’autre part, un accompagnement au développement d’une véritable culture numérique en permettant aux élèves et aux étudiant·e·s de devenir auteur·trice·s et contributeur·trice·s à travers des pratiques de recherche, de formalisation et de publication.

Les outils numériques peuvent favoriser la formalisation des parcours de formation : archivage, valorisation, portfolios numériques… tout au long de la vie. Ces outils numériques supposent aussi une maintenance de qualité de la part des collectivités territoriales, services assurés de manière tout à fait inégalitaire sur l’ensemble du territoire.

Rester maître des données collectées

Il faut toutefois que ces démarches respectent une perspective formative. L’élève ou l’étudiant·e doit rester maitre des données collectées et de ce qu’il·elle décide de montrer, à qui, quand et comment. Cela suppose que le système éducatif mette à disposition de ses usager·e·s et de ses personnels des outils, des plateformes gratuites, sécurisées, respectueuses de la vie privée, éthiques dans leur conception et dans le traitement des données.

Le Sgen-CFDT continuera à encourager le recours aux logiciels libres ou Opensource, porteurs d’une vision alternative de l’économie de la connaissance.

Ces outils peuvent également favoriser les pratiques de mutualisation, de co-enseignement, de tutorat, de mentorat qui permettent de développer l’autonomie des élèves et étudiant·e·s et modifient la posture des enseignant·e·s et le rapport aux savoirs.

Pour le Sgen-CFDT, il s’agit là d’enjeux de société en matière d’émancipation et de citoyenneté qui impliquent de déterminer un temps clair et défini pour l’accompagnement des élèves.

Des ratés dans la mise en place des lycées 4.0 et des manuels numériques font la preuve que la réussite de leur déploiement suppose d’y associer les personnels et les usager·e·s. Il est nécessaire de penser davantage le sens et la place du numérique dans nos pratiques pédagogiques.

 Il faut créer ou renforcer une fonction support humaine autant que technique qui apporte des réponses rapides à toutes les demandes liées à la transformation numérique.