Construire des parcours individuels dans un cadre collectif

Individualiser les parcours sans renoncer au cadre collectif

Pour le Sgen-CFDT, il est essentiel de continuer à différencier ce qui relève de la construction du parcours, qui est individuelle, et ce qui relève des situations d’enseignement, qui doivent rester collectives.

En effet, le risque serait de basculer dans l’individualisme et le consumérisme aggravé par la recherche d’une réponse immédiate et efficace à ses propres besoins. Il est donc indispensable de penser l’articulation entre les parcours individuels et le cadre social dans lequel ils se déroulent.

Adapter l’enseignement ne doit pas signifier renoncer au collectif, mais contribuer au développement de compétences psychosociales pour faire société : coopération, entraide, solidarité, partage.

La diversification des parcours qui s’amorce au sein du continuum bac-3/bac+3 prend appui sur les acquis du socle commun. La scolarité obligatoire qui doit rester commune s’organise dans les quatre cycles de l’École du socle.

Continuum de formation entre l’école et le collège

La définition d’une École du socle impose de repenser dans un même mouvement l’école et le collège. Ce doit être l’occasion de donner du sens au métier en confiant à une équipe d’enseignant·e·s la responsabilité d’un groupe d’élèves sur la durée d’un cycle de trois ou quatre ans.

L’enseignant·e n’est plus seul·e face à une classe. Il·elle fait partie intégrante d’une équipe solidairement responsable des apprentissages d’une génération d’élèves au sein d’un cycle. Cela suppose que le continuum de formation soit réfléchi et travaillé collectivement de l’école au collège. Cela exige une certaine stabilité pédagogique et structurelle, et également une dotation pluriannuelle de moyens.

Construire le socle commun dès la maternelle, c’est laisser aux professionnels compétents le choix des outils et des temps pour accompagner l’élève dans sa réussite.

Acquisition progressive du diplôme par la certification de modules

Aujourd’hui, un diplôme monobloc n’a plus de sens. Connaissances et compétences sont acquises tout au long de la vie dans des lieux qui ne se limitent plus à l’école. Une acquisition progressive du diplôme par la certification de modules tout au long du parcours permet de faciliter les transitions.

La formulation des diplômes en blocs de compétences, que ce soit ceux de la voie professionnelle ou ceux du supérieur, est une première approche qui doit aller au-delà de la seule transposition des unités d’enseignement.

La suppression des séries générales a été une première étape vers plus de modularité en lycée, mais l’actuelle réforme du LGT a aussi eu pour effet d’affaiblir certaines séries de la voie technologique. Par ailleurs, elle n’a pas mis fin au tri qui s’opère à la fin de la troisième entre la voie générale et la voie professionnelle. Le congrès donne un mandat de travail au Conseil fédéral pour renforcer une modularisation commune aux trois voies du lycée.