Accompagner tous les parcours

Au regard des problématiques des territoires, par exemple en éducation prioritaire ou en milieu rural, l’allocation de moyens est déterminante pour permettre l’émancipation des jeunes. Toutefois, pour faire reculer faire reculer le poids de l’appartenance sociale sur la réussite scolaire et universitaire elle ne peut, à elle seule, tenir lieu de politique publique.

Programmes

Des programmes visant l’élévation des aspirations des jeunes issus des milieux les plus défavorisés doivent compléter cette allocation des moyens. Ces programmes doivent s’adresser aux familles dès le début de la scolarisation et progressivement s’adresser également aux enfants puis aux jeunes.

Orientation

L’orientation, conçue comme ce long processus de choix personnel, doit être une question partagée à l’intérieur de l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur, entre les différents acteurs, spécialisés ou non, et à l’extérieur avec les partenaires locaux sur les territoires. Ceci nécessite le maintien d’un service public d’État, de proximité, pour un conseil en orientation accessible à tous les publics, scolaires ou pas.

Accompagnement

Émanciper les élèves et les étudiants dans la formulation de leurs choix et la construction de leur parcours implique de les accompagner. La modularisation, dès le lycée et dans le premier cycle des cursus de l’enseignement supérieur, doit permettre le droit à l’erreur, à la césure et l’évolution des parcours, afin d’éviter des structures en tuyaux d’orgue ainsi que des trajectoires standardisées à partir de pseudo-choix faits très jeune. Cela implique aussi de dédier du temps scolaire et des moyens à l’accompagnement dans la construction des projets.

Cet accompagnement est d’autant plus nécessaire que les élèves n’ont pas forcément dans leur entourage des personnes-ressources susceptibles de les aider à faire les choix les plus éclairés possibles. C’est tout le sens du continuum bac-3/bac+3 : construire des compléments de parcours pour que chaque élève ou étudiant·e puisse trouver un chemin qui lui convienne et lui donne les moyens de réaliser son projet professionnel. Il est nécessaire que les personnels qui accompagnent les élèves dans ce parcours puissent bénéficier de formations, et que leur investissement soit reconnu.

Faire reculer le poids de l’appartenance sociale sur la réussite scolaire et universitaire

Déconstruire le mythe de l’élitisme républicain

Faire reculer le poids de l’appartenance sociale sur la réussite scolaire et universitaire suppose de déconstruire le mythe de l’élitisme républicain qui concourt, en fait, à amplifier la reproduction sociale. Il est ainsi nécessaire de répartir les moyens en privilégiant celles et ceux qui en ont le plus besoin. Il faut que les élèves et étudiant·e·s les plus en difficulté bénéficient d’un encadrement suffisant et adapté à leurs situations personnelles et aux territoires dans lesquels ils vivent.

Utiliser des formes d’apprentissage variées

Utiliser des formes d’apprentissage variées permet de valoriser des compétences différentes, et donne à chacun·e de véritables chances de réussite. Les dispositifs d’accompagnement et les parcours individualisés prévus par la loi Orientation et réussite étudiante (ORE) sont essentiels pour la démocratisation de la réussite. Ils doivent être généralisés et les établissements doivent avoir les moyens financiers et humains de les mettre en œuvre.

Viser plus de mixité

Pour atteindre l’égalité réelle filles-garçons en matière de parcours et de réussite scolaire et universitaire, les politiques d’éducation, de formation et d’orientation doivent systématiquement intégrer la dimension genrée et viser plus de mixité dans tous les parcours d’étude et de formation.